Le télétravail : et si cette bête noire devenait notre occasion de rebond ?
Le télétravail fait couler beaucoup d’encre ces temps-ci. Il est partout et les entreprises, frileuses jusqu’ici, se voient contraintes de le mettre en place pour tous leurs salarié·e·s. Si certains l’adorent, d’autres l’abhorrent.
Mais au juste qu’est-ce que le télétravail exactement ? Qu’entend-on par là ? Qu’est ce qu’il implique ? Est-ce une bonne chose ? Comment s’adapter lorsqu’on ne l’a pas choisi ?
La sentence est tombée : nous sommes à nouveau confiné·e·s
et le télétravail est mis en place partout où cela est possible.
Cette période peut se révéler compliquée pour certain·e·s et j’ai décidé de vous accompagner, à ma manière, tout au long de ce mois de novembre.
Chaque semaine, un nouvel article sur mon blog pour vous aider à comprendre et à mieux vivre le télétravail. Je vous proposerai également un webinaire en partenariat avec Allianz et la CGPME 43 ainsi qu’un live sur ma page Facebook. Restez connecté·e·s !
Le télétravail fait couler beaucoup d’encre ces temps-ci. Il est partout et les entreprises, frileuses jusqu’ici, se voient contraintes de le mettre en place pour tous leurs salarié·e·s. Si certains l’adorent, d’autres l’abhorrent.
Mais au juste qu’est-ce que le télétravail exactement ? Qu’entend-on par là ? Qu’est ce qu’il implique ? Est-ce une bonne chose ? Comment s’adapter lorsqu’on ne l’a pas choisi ?
Le télétravail : qu’est ce que c’est vraiment ?
Et si on commençait par définir le télétravail afin de savoir de quoi on parle exactement ?
Selon le dictionnaire Larousse, il s’agit d’une « activité professionnelle exercée à distance de l’employeur grâce à l’utilisation de la télématique ».
Cette notion est entrée dans le code du travail en 2012, hier donc. C’est l’article L.1222-9 du code du travail qui l’encadre : « toute forme d’organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l’employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux de façon volontaire en utilisant les technologies de l’information et de la communication ».
On remarque d’ores et déjà trois éléments importants :
- seuls les salarié·e·s sont concerné·e·s ;
- l’utilisation des nouvelles technologies (Internet) est essentielle ;
- les salarié·e·s doivent être volontaires : le télétravail ne peut pas être imposé par l’employeur.
En 2017, une ordonnance, n°2017-1387 relative à la prévisibilité et la sécurisation des relations de travail, a assoupli les règles :
- le télétravail peut être occasionnel ;
- il n’est plus inscrit dans le contrat de travail ;
- il peut être mis en place par un accord collectif.
Précisons que le télétravail n’est pas un aménagement du temps de travail mais bien une modalité d’organisation du travail. Le temps de travail de l’employé·e reste inchangé et son employeur peut le·la joindre durant des plages horaires fixées en concertation.
Le télétravail s’effectue à distance, c’est à dire hors de l’entreprise, mais pas forcément à la maison (même si c’est le cas à 80%). Vous pouvez donc télétravailler depuis un autre lieu (hors confinement) : un centre de télétravail ou un espace de coworking par exemple. En effet, ces derniers, de plus en plus nombreux sur le territoire français, ne sont pas réservés aux travailleurs freelance, ils proposent également des contrats spécifiques pour le télétravail.
Enfin, notons que tout travailleur·se n’est pas systématiquement en télétravail.
Le travail à domicile, par exemple, dispose d’un statut à part entière.
Il est possible de travailler de chez soi sans être en télétravail, c’est le cas par exemple pour des métiers intellectuels comme journaliste, architecte, traducteur·rice. Il en va de même pour le travail nomade qui concerne des métiers comme ingénieur·e, commercial·e, technicien·ne d’intervention.
Ce sont des travailleurs·euses qui n’ont pas de bureau fixe et se déplacent sur les sites de l’entreprise ou chez les clients.
Télétravail , le verre à moitié plein ou à moitié vide ?
Nous avons défini le télétravail et savons donc ce qu’il est, en théorie.
Voyons maintenant quelles sont ses caractéristiques concrètement, autrement dit ses avantages et ses inconvénients.
Parmi les avantages, on peut distinguer trois catégories : ceux pour les salariés·e·s, ceux pour les employeurs et ceux pour les pouvoirs publics.
Attention, il est primordial de préciser que les avantages et inconvénients que je recense ici sont avant tout d’ordre subjectif et dépendent de la manière dont chacun ressent les choses mais aussi de la manière dont le télétravail est proposé, inscrit dans la politique de l’entreprise.
Nous ne pouvons pas attendre les mêmes résultats d’un télétravail consenti et réfléchi en amont collégialement, d’un télétravail imposé, non accompagné ou résultant d’une décision gouvernementale.
Pour les salariés en télétravail :
- une économie de temps ;
- une économie d’argent sur les transports et la garde d’enfant ;
- une meilleure gestion du quotidien ;
- une plus grande autonomie dans la gestion des tâches ;
- une meilleure concentration puisque moins de risque d’interruptions ;
- une amélioration de la gestion vie privée/vie professionnelle.
Pour les entreprises : - un augmentation de la production liée à l’augmentation de la productivité et l’affectation d’une partie des gains de temps de transport au bénéfice des tâches professionnel ;
- des économies sur les locaux et les dépenses courantes ;
- une amélioration de la qualité de vie au travail des salariés ;
- une diminution du taux d’absentéisme au travail ;
- une plus grande motivation des salariés ;
- une plus forte implication des salariés.
Pour les pouvoirs publics : - une diminution de l’empreinte carbone ;
- une meilleure fluidité du trafic ;
- une amélioration de l’attractivité du territoire ;
- une dynamisation du territoire.
On constate donc que le télétravail propose de nombreux atouts.
Cependant, ces atouts peuvent aussi se transformer en facteurs de risques pour le·la salarié·e qui peut se retrouver en souffrance :
- manque de lien social, de rencontres informelles ;
- risque de dépression, de burnout ;
- perte de sens de travail, manque d’objectifs fédérateurs, de temps collectifs ;
- sentiment d’inutilité, manque de reconnaissance
- remise en question de sa mission, de sa place ;
- problèmes de matériel ;
- absence d’un espace de travail isolé ;
- manque d’espace-temps dédiés à l’émulation et la créativité ;
- difficultés à joindre sa hiérarchie, à obtenir de l’aide…
Mieux vivre le télétravail imposé, dans le cadre du confinement
Tout ça c’est bien beau, me direz-vous, mais là on télétravaille sans l’avoir choisi.
C’est le contexte sanitaire qui nous y oblige. Certes.
La pandémie qui sévit actuellement nous oblige, employeurs comme salarié·e·s, à revoir notre manière de travailler.
Ne nous laissons pas gagner par la déprime et tâchons de voir le verre à moitié plein !
Vous êtes salarié·e ?
Vous n’avez plus à vous rendre sur votre lieu de travail, vous gagnez certainement du temps sur les trajets non effectués : 10, 20, 30 minutes, peut-être plus.
Et si vous profitiez de ce temps pour vous faire du bien ? Méditation, petite séance de sport, yoga, sophrologie, lecture, le choix est immense. Ritualisez ces temps pour vous qui ne doivent pas vous culpabilisez puisqu’ils contribuent à vous rendre productif, efficace et dynamique.
D’une frustration peut naître l’idée d’une situation motivante. Devenez acteur·trice de votre confort de travail, garant·e de votre tranquillité et de la qualité des temps passés en famille.
La perte de repère peut être très perturbante. Prenez donc le temps d’en mettre en place de nouveaux : horaires, rituels, temps de déconnexion, temps dédiés au corps… Dans un prochain article, nous explorerons plus en détail ces astuces et conseils qui font du bien au quotidien.
Vous dirigez une entreprise et/ou une équipe ?
Gardez le contact avec vos collaborateurs. Soyez présent malgré la distance.
De nombreux outils vous permettent de conserver le lien, que ce soit pour échanger sur les projets en cours, avoir accès aux documents nécessaires, organiser des réunions mais aussi simplement échanger, comme vous le faites d’habitude autour de la machine à café.
Surtout, gardez à l’esprit que le confinement exacerbe les émotions. La distance peut déformer votre communication et la manière dont elle sera perçue.
Veillez à vous adresser à vos collaborateurs non pas comme vous aimeriez qu’ils vous parlent mais comme ils ont besoin qu’on leur parle.
Aidez vos managers à se positionner dans l’équipe. Eux aussi sont en difficulté en cette période où il leur est essentiel de s’interroger sur leurs fonctionnements et relation à l’équipe.
Voyez ce télétravail imposé comme une occasion de réinventer le travail au sein de votre entreprise, une nouvelle expérience qui remet au cœur de la réussite l’Humain. C’est ça, selon moi, un télétravail INTELLIGENT. C’est un télétravail pensé collégialement, co construit au sein-même de la politique d’entreprise, pour répondre aux besoins de l’entreprise, en adéquation avec ses valeurs et dans le respect de l’individu et de l’intelligence collective. Nous explorerons très bientôt ce mécanisme lors d’un prochain article.
Le télétravail est donc un type d’organisation du travail très spécifique et non pas juste un outil. S’interroger sur le télétravail pour le télétravail n’aurait aucun sens.
Choisissez de ne pas le subir et profitez-en pour revoir votre propre manière de travailler, réfléchissez sur votre rapport au travail, sur votre stratégie d’entreprise.
Surtout restez connecté·e·s, je vous retrouve la semaine prochaine pour un nouvel article, un nouvel éclairage, des conseils.
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