Le Brownout, ou dégoût de soi.
Le Brownout, ou « baisse de courant », correspond à la perception d’un travail dénué de sens.
Une nouvelle maladie professionnelle révélatrice du manque de cohésion dans les entreprises.
Je vous avais déjà proposé un article expliquant la maladie du Burnout et celle du BoreOut.
Andre Spicer et Mats Alvesson, chercheurs britannique et suédois, baptisent désormais une nouvelle maladie professionnelle : le BrownOut.
Diférences entre le Burnout, le Boreout et le Brownout
Le Burnout, ou syndrome de l’épuisement professionnel, est défini par le ministère du travail en 2015 comme étant un : « état d’épuisement physique, émotionnel et mental lié à une longue exposition à des situations exigeant une implication émotionnelle importante ». Trop de tâches, trop d’implication, trop de responsabilités, trop de tout.
Le Boreout implique un sentiment d’inutilité dans son milieu professionnel. Le manque d’occupation, l’ennui au travail, le manque de stimulation intellectuelle peuvent conduire l’individu à une frustration intense. La souffrance psychique peut devenir physique, notamment par la modification de comportements (plus de pauses cigarettes, de grignotages …)
Le Brownout, ou « baisse de courant », correspond quant à lui à la perception d’un travail dénué de sens. Contrairement au Burnout, cette fois, on tombe dans le « pas assez ».
Le Brownout, ou dégoût de soi.
En se sentant obligé de s’affranchir de tâches qu’il juge absurdes ou qui se heurtent à ses valeurs, le salarié sombre dans un état de souffrance réel en se désinvestissant progressivement.
Le salarié touché par le Brownout ne se sent pas stimulé intellectuellement. Il a le sentiment que la liste de ses tâches ne diminuera jamais et que chacune d’elle correspond à une corvée.
De fait, il cherche des excuses pour ne plus se rendre sur son lieu de travail, ne fait plus la part des choses entre travail et vie privée, devient agressif, et refuse de s’impliquer lors de ses réunions.
Lorsque les tâches que l’on confie au salarié heurte ses valeurs par leur absurdité, celui-ci se questionne sur la légitimité de ces tâches. Cet mise à l’écart de son amour propre peut le mener à la dépression.
Par exemple, lorsqu’on lui demande de gérer son équipe de manière déshumanisée pour privilégier les chiffres aux relations humaines. Une personne dont les valeurs vont à l’encontre de ce fonctionnement se sentira de plus en plus démotivée à appliquer ces règles, jusqu’à s’en rendre malade.
Le Brownout correspond donc lui aussi à cette quête de sens qui touche de plus en plus profondément le monde du travail. A la perte de repères s’ajoute, comme dans le cas du Burnout et du Boreout, une perte indéniable de l’estime de soi.
Comment l’éviter ? Que faire ?
Miser sur l’intelligence collective et la considération de chacun semble être un très bon début. En s’intéressant à ses salariés, un chef d’entreprise pourra exploiter la motivation de chacun d’eux, ainsi que leur créativité, leur enthousiasme et donc leur productivité.
Si vous avez le sentiment d’être concerné(e) par cette maladie professionnelle, commencez par vous accorder un temps pour vous. Voyez-y l’occasion de vous poser quelques questions existentielles :
– Quelles sont mes valeurs ? Sont-elles en accord avec les tâches que l’on me confie ? Que m’apporte ce travail ? Que me permet-il de m’offrir ? Que m’empêche t’il d’accomplir ? Si tout était possible, que changerais-je ?
Tout comme dans le cas d’un Burnout, le glissement vers le Brownout vous signale que vous êtes entrain de vous tourner le dos. Si jamais vos réponses vont dans le sens d’un besoin de changement, il est peut être temps d’envisager une reconversion professionnelle ?