L’absentéisme : quelles solutions pour le réduire ?
Votre entreprise souffre d’un absentéisme important. Vous le pensez insurmontable ? Inévitable ? Et si vous appreniez à utiliser les leviers d’action à votre disposition ?
Découvrez pourquoi et comment faire face à l’absentéisme dans votre entreprise.
Malgré des conséquences importantes voire désastreuses sur le moyen et long terme, l’absentéisme est un indicateur de souffrance au travail négligé par les entreprises. S’il est vrai que l’absentéisme est un réel enjeu pour l’entreprise, il est toutefois parfaitement évitable et surmontable.
Dans cet article, je vous explique ce qu’est l’absentéisme, quelles en sont les causes, et surtout comment y faire face pour améliorer les performances de votre entreprise.
L’absentéisme : un coût important pour l’entreprise
En 2019, en France on relevait un taux d’absentéisme de 5,11 % soit 18,7 jours d’absence par an et par employé·e en moyenne, mais qu’entend-on exactement par absentéisme ? L’ANACT *(agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) le définit ainsi : « toute absence qui aurait pu être évitée par une prévention suffisamment précoce des facteurs de dégradation des conditions de travail au sens large ».
Distinguons tout d’abord les arrêts courts et les arrêts longs.
Les arrêts courts durent de un à trois jours et ont souvent pour origine des causes personnelles. Ce sont des arrêts au coût incompressible. Ils représentent seulement 4 % de la totalité des arrêts maladie.
Les arrêts longs, quant à eux, sont d’une durée supérieure à 30 jours et sont souvent liés à des causes internes à l’entreprise. Leur coût est donc compressible. Ils représentent 71 % du total des arrêts maladie.
Rendez-vous compte du levier de changement qui s’offre à vous pour augmenter la productivité et rentabilité au sein de vos équipes !
Connaissez-vous les coûts cachés ? L’absentéisme représente des coûts cachés gigantesques : 116 milliards d’euros en 2018. Il semble que les chiffres soient en constante évolution depuis 1974. On peut différencier trois types de coûts :
- les coûts directs : ce sont les coûts visibles des arrêts maladie ;
- les coûts indirects : ce sont les coûts de la prévoyance, du remplacement du salarié ou de la salariée absent·e et de la gestion de son absence (administrative, comptable, organisationnelle…) ;
- les coûts indirects cachés : ce sont les coûts engendrés par la perte de productivité, les coûts sociaux (détérioration de la QVT**), les coûts d’image de l’entreprise.
Les coûts de l’absentéisme en 2017 en France :
Réduire l’absentéisme, c’est donc considérablement réduire la facture car les absences d’aujourd’hui sont la perte de chiffre d’affaires de demain.
Les causes de l’absentéisme
Il existe de nombreuses causes à l’absentéisme et elles varient selon les entreprises.
Parmi les plus fréquentes, on peut citer :
en cause directe : les accidents de travail ;
- les maladies professionnelles.
en cause indirecte :
- le type de gestion de l’entreprise ;
- l’absence de trajectoire professionnelle, un défaut dans la valorisation et reconnaissance professionnelle ;
- les conditions de travail , le stress professionnel, la mauvaise distribution des tâches, de mauvaises habitudes de communication, une mauvaise ambiance de travail ;
- des problèmes personnels qui viennent rejaillir sur le travail : environnement familial, problèmes de santé non liés au travail, absences de confort.
L’absentéisme peut être court mais répété et conduire à des formes de désocialisation.
Cela peut être le cas notamment lorsque les conditions de travail restent difficiles et qu’aucune mesure d’aménagement n’est prise. En tant que dirigeant d’entreprise, vous devez comprendre l’absentéisme comme un signal qui témoigne de l’état de santé de votre entreprise.
En effet, des salarié·e·s présents à leur poste, en bonne santé, sur le long terme, prouvent que votre entreprise se porte bien.
Les risques et conséquences de l’absentéisme
L’absentéisme constitue un risque non négligeable pour votre entreprise.
En effet, un fort taux d’absentéisme peut conduire à une diminution de la productivité de vos autres employé·e·s : retards, qualité amoindrie, service client moins efficace…
Votre entreprise est obligée de réorganiser le travail, réattribuer certaines tâches, parfois au dernier moment, sans concertation préalable avec les autres salarié·e·s, qui peuvent se retrouver en surcharge de travail et risquer un burnout., soit un arrêt de longue durée et sûrement un remplacement à la clé.
Votre image peut également en pâtir, vos talents peuvent choisir de quitter le navire avant qu’il ne coule et le recrutement se révéler de plus en plus difficile. Le turn-over ne permet pas de nourrir le sentiment d’appartenance et de sécurité dont les collaborateurs ont besoin pour s’impliquer.
Il est donc dans l’intérêt de votre entreprise de se préoccuper de l’absentéisme afin de préserver ses performances et donc son avenir.
Lutter contre l’absentéisme : quelques solutions
Première étape : la prise de conscience
La bonne nouvelle c’est que plus de 70 % des arrêts sont des arrêts longs qui peuvent être évités.
La première étape est d’accepter la réalité et de prendre conscience du problème.
Pour cela, vous pouvez calculer votre taux d’absentéisme.
Rien de très sorcier : comptez le nombre de jours (ou d’heures) d’absences pendant une période donnée et divisez-le par le nombre de jours théoriques (ou heures) pendant la même période puis multipliez par 100. Vous obtiendrez votre taux d’absentéisme.
Votre entreprise a 15 salarié·e·s. Pour la période définie vous comptabilisez 6 journées d’absence. Sur cette même période, le nombre de jours de présence théorique par employé·e est de 22 jours soit 330 jours au total (22 X 15). Le taux d’absentéisme est donc de (22 / 330) X 100, soit 1,82 %
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Le présentéisme : un indicateur méconnu à ne pas négliger
Votre démarche d’évaluation et de prévention doit aussi tenir compte du coût du présentéisme. Beaucoup moins connu, le présentéisme correspond à la présence d’un salarié sur son lieu de travail alors que son état physique, psychique, sa motivation, ne lui permettent pas d’être productif. Autrement dit, il est présent mais inefficace et représente donc un coût d’improductivité à l’entreprise.
Soyez donc vigilants si vous remarquez que certains de vos employé·e·s viennent travailler alors qu’ils sont malades ou sautent leurs pauses. La présence de vos salarié·e·s doit être qualitative afin de garantir la bonne santé de votre entreprise.
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Seconde étape : agir sur les leviers d’action
Heureusement, il existe de nombreux leviers afin de lutter contre l’absentéisme.
Bien sûr, proposer des ateliers massages, une salle de sport ou de sieste sont des propositions de confort intéressantes. Mais penser qu’il s’agit de solutions sur le long terme reste naïf ou utopique.
Un taux d’absentéisme élevé résulte de dysfonctionnements internes profonds.
Commencez par enquêter sur votre climat social, analysez les causes de ce désengagement, mettez en place un plan d’action.
Vous aurez besoin, pour cela, de constituer un groupe de travail dédié qui encadrera et veillera à la mise en place des actions à déployer.
Vous l’aurez compris, il est indispensable, plus que jamais, de miser sur une communication claire et sur le dialogue social. On en parle surtout lors de grèves ou de revendications syndicales mais la discussion est clairement un outil indispensable. Certes, la plupart des entreprises ont une hiérarchie interne qui conduit les supérieurs à donner des ordres à leurs subordonnés.
Cependant, cela peut se faire dans un esprit de discussion : si l’employé comprend pourquoi il lui est demander d’exécuter cette tâche ou d’intégrer tel ou tel changement, il l’effectuera avec bien plus de motivation et sera, par conséquent, bien plus productif.
Remettre l’humain au cœur du management, avec bienveillance, rendre le télétravail intelligent, c’est à dire, notamment, en concertation avec les salarié·e·s, ne peut qu’être bénéfique à la bonne santé de votre entreprise.
Enfin, osez remettre en question votre politique en matière de ressources humaines : meilleure gestion des carrières, perspectives d’évolution, reconnaissance dans le travail…
Mettre en place ces différentes actions peut vous sembler compliqué, dans ce cas n’hésitez pas à vous faire aider. Un coach par exemple saura vous accompagner dans votre démarche d’amélioration des conditions de travail : identification des problématiques, co-construction de votre plan d’actions avec votre équipe, travail sur les situations de souffrance au travail et de désengagement.
A présent, vous connaissez les ressorts de l’absentéisme et avez toutes les clés en main pour lutter contre l’absentéisme dans votre entreprise. Le bien-être de vos salarié·e·s vous intéresse ? Restez connecté, je vous en dis plus dans un prochain article !
* « Établissement public administratif créé en 1973 ,régi par le code du travail et placé sous la tutelle du ministère en charge du Travail. »
** « qualité de vie au travail »