Comment garder l’équilibre entre vie pro et vie perso ?
« Mettre tout en équilibre, c’est bien ; mettre tout en harmonie, c’est mieux. » disait un vieux sage du nom de Victor Hugo.
Dans cet article, je vous apprends comment garder l’équilibre entre votre vie professionnelle et votre vie personnelle, que vous soyez salarié·e ou indépendant·e. Spoiler : c’est un savant mélange entre équilibre interne, émotionnel et organisationnel. Dans un monde connecté 24h/24h, l’équilibre n’est pas facile à trouver. Le concept n’a d’ailleurs pas la même importance selon les pays : dans les pays nordiques, par exemple, il est tout à fait normal de quitter le bureau plus tôt pour aller chercher ses enfants à l’école. Il existe une vraie souplesse d’organisation de sa journée de travail.
D’autre part, l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a établi des indicateurs du mieux vivre : éviter les horaires de travail trop lourds, avoir du temps libre, subvenir aux besoins d’une famille prestations, congés… L’équilibre vie professionnelle / vie privée est donc une question dont doivent se saisir les employeurs. Selon une étude menée par Sodexo dans sept pays :
89 % des dirigeants de PME estiment que les gains de productivité et d’efficacité sont indéniables suite à mesures pour simplifier quotidien du personnel ;
88 % que leur entreprise a meilleure réputation ;
82 % qu’il est devenu plus facile de recruter ;
74 % que leur chiffre d’affaires a augmenté.
Un·e collaborateur·trice équilibré·e est donc plus impliqué·e et plus productif·ve dans son travail !
L’équilibre interne : la juste place du travail
Étymologiquement le mot travail vient de tripalium qui signifie instrument de torture, réjouissant, n’est-ce pas ? Cette idée se retrouve dans certaines expressions : « ça me travaille », qui exprime un tourment psychologique, « salle de travail », qui rappelle la souffrance physique ressentie lors d’un accouchement.
Le travail n’est pas forcément la seule source d’épanouissement. La juste place du travail est à l’intersection des aspirations, des besoins et des talents. C’est ce qu’on appelle également l’IKIGAÏ : ce mot vient de IKI : vie et GAÏ : qui vaut la peine. Cela revient à donner du sens à ce que l’on fait, à permettre l’équilibre et la paix intérieure. L’équilibre est donc une notion toute relative et absolument individuelle.
Vous vous demandez comment trouver votre Ikigaï ? Suivez ces 4 pistes :
listez ce que vous aimez faire ;
notez ce pour quoi vous êtes doué ;
trouvez ce qui pourrait vous rapporter de l’argent ;
trouvez ce dont le monde a besoin et comment vous pouvez y contribuer.
Ce n’est pas de la magie mais un éclairage pour mieux réfléchir à vos choix, à la place du travail dans votre vie.
L’équilibre interne repose aussi sur vos dialogues intérieurs : vous avez certainement des messages contraignants et des comportements nocifs associés. C’est ce qu’on appelle des drivers : sois fort, fais plaisir, fais des efforts, sois parfait, dépêche-toi…
Voici quelques exemples :
Je n’ai pas besoin de manger à midi : sauter les repas, s’isoler, vider la pile ;
J’ai moins besoin de dormir : chercher des solutions dans son lit, négliger son sommeil ;
Je n’ai pas le temps pour des loisirs, tout doit être parfait : négliger le plaisir, vivre pour les obligations ;
Je ne peux pas dire non : s’oublier, se surcharger, aller contre ses valeurs ;
Je dois aller plus vite, plus loin : dépasser ses propres limites, s’acharner ;
Je n’ai pas besoin d’aide : nourrir la croyance qu’on doit tout porter seule, s’user, être moins performant, risquer des erreurs qui renforcent croyances négatives.
Heureusement, il existe des antidotes pour parvenir à un équilibre durable :
S’observer et comprendre :
grâce à l’auto-évaluation, vous pouvez identifier vos zones de fragilité : finances, repos, communication…
faites des points régulièrement : santé, organisation, valeurs, manière de vivre…
mettez en place des objectifs SMARTE ;
passez le test de Christina Maslach, psychologue.
S’adapter, changer ses comportements :
adaptez votre activité en fonction de l’énergie disponible ;
apprenez à lâcher prise : acceptez de ne pas tout contrôler ;
identifier ce qui vous appartient / ce qui ne vous appartient pas ;
déconnectez-vous régulièrement : coupez votre téléphone, votre boite mails, déléguez…
Dire stop et demander de l’aide :
demander de l’aide : conjoint, famille, réseau, groupes de soutien, médecin, etc.
« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » : confrères, réseaux, syndicats type CPME, associations…
ne confondez pas dépenser et investir ;
laissez les clients toxiques : transformez les pépins en pépite. Oubliez les clients qui quoi que vous fassiez ont besoin de râler.
L’équilibre émotionnel : la gestion du stress
L’équilibre entre travail et vie privée, c’est aussi la gestion des émotions. Sachez qu’il y a un bon stress et un mauvais stress. Le bon stress prépare à l’action, le mauvais stress s’installe dans la durée. Le stress n’est pas une émotion. C’est une réaction physiologique et psychologique, un réflexe de l’organisme. A l’origine, ce mécanisme est fait pour vous faire réagir face à un danger. Dans le cas d’un glissement vers le burnout, on distingue trois phases liées à la place faite au stress :
la phase d’alarme : faire appel à ses ressources énergétiques pour s’adapter au stress.
La phase de résistance : persister dans son adaptation au stress. Énergivore. Le corps a du mal à récupérer.
La phase d’épuisement : les conditions stressantes perdurent ou s’enchaînent sans qu’il soit possible de récupérer
Comprenez qu’il est impossible de supprimer le stress, car c’est un messager. Il est donc nécessaire et même indispensable d’apprendre à écouter votre corps pour retrouver votre équilibre rapidement.
Pour gérer efficacement le stress, vous pouvez agir sur trois dimensions :
vos émotions ;
vos pensées ;
vos comportements.
Le plus important, ce n’est pas ce qui arrive, mais ce qu’on en fait. Prenons un exemple : Vous êtes face à un retard de livraison. Vous pouvez penser : « ils sont incompétents » ou « ils ont du avoir un problème ». Votre émotion serait alors la colère ou la peur. Votre comportement consisterait en un appel agressif ou à vous informer. Le résultat dans le premier cas serait probablement la perte d’un fournisseur tandis que dans le second cas, il y aurait une négociation. Vos pensées seront renforcées : dans le premier cas vous continuerez à penser qu’ils sont incompétents tandis que dans le second vous garderez le réflexe d’interroger au lieu d’interpréter.
Vous voyez, vos pensées sont liées à des émotions et conditionnent vos actes, qui vous conduisent à des résultats très différents.
Pour vous aider, voici donc quelques antidotes au mauvais stress :
Identifier les facteurs de stress :
comprendre pour reprendre le dessus et se maîtriser rapidement : sommeil, ambiance, pression, moyens, surcharge, non-dits, etc.
le manque de contrôle : dans cette situation, qu’est-ce qui ne dépend pas de moi ?
l’inattendu, l’imprévisible : qu’est-ce qui n’était pas prévisible dans cette situation ?
le changement, la nouveauté : en quoi est-ce nouveau ?
la menace de l’ego : à quoi est-ce que ça me renvoie ?
Libérer sa tête
poser sur le papier, mindmapping, liste des tâches urgentes ;
faire des pauses, des vraies ;
se servir de sa respiration : cohérence cardiaque ;
éloigner les sources de déconcentration ;
faire une chose à la fois ;
dire non ;
faire un pas de côté : coaching, consulting, formations, etc.
Hygiène de vie
s’imposer des règles : déjeuner, temps en famille, horaires…
apprendre à déconnecter ;
planifier ses activités, loisirs…
respecter son sommeil ;
manger équilibré (le plus possible au moins…) ;
pratiquer une activité physique régulière (si votre travail ne le permet pas) ;
ne pas négliger ses autres domaines de vie ;
s’auto évaluer.
L’équilibre organisationnel
Enfin, pour un parfait équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, intéressons-nous à l’équilibre organisationnel. Parlons encore une fois étymologie car, oui, les mots ont une signification et un poids. Organiser vient d’organe, du latin organum, instrument, outil. La définition est : « doter d’une certaine structure; combiner les éléments d’un ensemble d’une certaine manière. » Encore faut-il en avoir conscience… L’équilibre organisationnel c’est donc prendre conscience de ses priorités : le cercle des domaines de vie ou la matrice Eisenhower sont des outils très efficaces.
Une bonne organisation repose sur trois piliers :
Prévoir
du temps pour soi ;
des plages de disponibilité : appels, réunions, etc.
l’inattendu, l’imprévisible : plages horaires souples ;
fixer des délais réalistes ;
réfléchir continuellement sur sa manière de fonctionner ;
donner du sens aux tâches, activités, missions, etc.
Prioriser intelligemment
distinguez et effectuez en priorité ce qui est URGENT et IMPORTANT ;
planifiez les tâches non urgentes et importantes ;
déléguez les tâches urgentes et non importantes;
donnez la priorité à votre « frog ». « Eat the Frog ! » : si vous ingurgitez une grenouille vivante juste à votre réveil, le pire est déjà derrière vous pour cette journée. Donc, commencez la journée par la tâche la plus difficile.
Choisir c’est renoncer
éviter le multitâches (sauf si pré dispositions avérées)
la règle du 20/80 : le principe de Pareto 20 % d’efforts pour atteindre 80 % du résultat souhaité. Par exemple : se concentrer sur les 3 tâches principales de votre to do list, pour obtenir un rendement élevé.
commencer par repérer quelle partie de la charge de travail représente les 20% en question ;
gare au perfectionnisme !
👉J’espère que cet article vous aura aidé à voir comment vous pouvez réussir votre carrière, votre entreprise tout en préservant un équilibre entre votre vie professionnelle et votre vie personnelle. Pas n’importe quel équilibre mais votre équilibre.
Si vous êtes chef·fe d’entreprise ou manager·euse, j’espère vous avoir donné la conviction que la recherche d’équilibre et d’harmonie n’est pas une nouvelle tendance bien-être mais est au contraire indispensable à la pérennité de votre entreprise ET QUE DÉCIDEMMENT : « Il est intelligent, en entreprise, d’être humain » comme le disait Francis Planque.
Si vous voulez allez plus loin, n’hésitez pas à me contacter : nous échangerons sur vos besoins.