Malgré les avancées sociales des dernières décennies, les personnes handicapées continuent de rencontrer des obstacles en matière d’accès à l’emploi. Les clichés sur le handicap au travail sont encore très présents dans l’esprit de certains chefs d’entreprise. Les raisons de ces préjugés sont souvent infondées et principalement dues au fait qu’il existe beaucoup de formes de handicaps, méconnues pour la plupart. Aujourd’hui, je vous propose de tordre le cou à ces stéréotypes, et d’en finir avec les idées reçues sur le handicap au travail.
Le handicap, une réelle opportunité dans le monde du travail
La perception du handicap en entreprise demeure complexe. Certains employeurs restent réticents à l’idée d’engager des travailleurs handicapés, évoquant des obstacles internes à leur structure (au niveau du personnel ou des clients), mais aussi externes (comme le fait que le poste à pourvoir n’est pas adapté à la personne en situation de handicap). Selon eux, ces candidats seraient plus difficiles à manager, à licencier, ou feraient à coup sûr l’objet de nombreux arrêts maladie. Ces employeurs ont donc tendance à voir les freins à l’embauche des personnes handicapées, plutôt que leurs compétences et la plus-value qu’ils pourraient apporter à l’entreprise. Un vrai manque de vision et d’ouverture d’esprit si vous voulez mon avis !
Pour moi, « travail et handicap » n’est pas une histoire d’amour impossible. Le handicap d’une personne ne devrait jamais prendre le dessus sur ses qualifications et ses diplômes.
Certes, la représentation de la personne handicapée dans l’esprit collectif reste très floue. Et pour cause, nous avons tendance à généraliser les situations de handicap (les idées reçues, encore elles). En réalité, les salariés concernés par un handicap sont tout aussi dynamiques et polyvalents que les autres.
Si l’on se tourne vers les employeurs qui ont fait le choix d’intégrer une personne handicapée dans leur équipe, nombreux sont ceux qui en retirent une réelle satisfaction. En effet,il n’est pas rare que mes clients me racontent combien ils ont apprécié d’avoir été surpris par la vie, par une personne handicapée ou en situation de handicap qui aurait su prendre sa place et faire prendre à toute l’équipe une hauteur bénéfique. Les préjugés tombent, et la solidarité et la pérennité de l’entreprise l’emportent. Houra !
3 idées reçues sur le handicap à bannir de son esprit
Les idées reçues sur le handicap sont donc bel et bien présentes, et limitent souvent l’embauche de personnes handicapées. En réalité, ces freins ne sont généralement pas plus nombreux que pour n’importe quelle candidature.
En effet, le salarié handicapé est comme tout individu en recherche d’emploi : il est motivé pour travailler. Et ses évolutions professionnelles sont les mêmes que pour les autres membres de l’entreprise.
Il est donc grand temps de mettre au tapis ces idées reçues sur le handicap au travail. En voici quelques-unes.
1. Handicap et performance ne font pas bon ménage
Moins productif, plus lent… Le salarié en situation de handicap est perçu comme étant le vilain petit canard du groupe : le mouton noir qui va freiner les autres et donner plus d’ouvrage au reste de l’équipe par la même occasion. Pourtant (tenez-vous bien), un employé handicapé est tout aussi performant que ses collègues. Certes, son poste de travail devra peut-être être adapté, mais une fois les besoins de ce salarié entendus et compris, il sera en mesure d’accomplir ses tâches dans les mêmes conditions que ses confrères.
Et croyez-le ou non, c’est bien souvent le mindset de l’employeur et des membres de l’entreprise qui fait toute la différence : plus un salarié se sent intégré, plus il est efficace dans l’application de ses tâches !
2. Un salarié handicapé est toujours en arrêt maladie
Faux ! Le taux d’absentéisme des personnes en situation de handicap n’est pas plus élevé (voire même inférieur) que pour les autres salariés. Peut-être parce qu’ils se sentent bien justement dans l’entreprise qui leur a donné l’opportunité de mettre en avant tout leur talent !
3. Mon entreprise n’est pas adaptée pour les personnes handicapées
Les employeurs ont souvent tendance à croire que « handicap » rime avec « fauteuil roulant » (on est d’accord, ça ne rime pas du tout). En réalité, la part de personnes handicapées en fauteuil sur le marché du travail est minime. Il s’agit ici d’une réelle désinformation sur le candidat et ses besoins.
Sur le plan financier, très peu de postes demandent des aménagements avec des investissements importants. La diversité au sein d’une entreprise en revanche, elle, est une vraie plus-value ! D’ailleurs, sachez que l’Agefiph appuie les sociétés à travers un financement, lorsque le handicap d’un salarié nécessite des aménagements de son poste de travail.
Il existe bien d’autres idées reçues qui mériteraient d’être envoyées dans les cordes, comme le fait que l’équipe ne serait pas prête à accueillir un salarié handicapé dans ses rangs, ou encore que l’activité serait trop dure… Je crois avant tout qu’il est important de savoir de quoi on parle en matière de handicap au travail, et de prendre le temps de connaître la personne qui vient postuler. Ni plus, ni moins.
Les différents types de handicaps
Pour savoir de quoi on parle justement, il est essentiel de comprendre que lorsque l’on cite le mot « handicap », il n’est pas uniquement question de handicap moteur.
Les clichés que nous venons de voir donnent souvent une image fragile (non représentative) du salarié handicapé. Mais en réalité, le handicap peut prendre plusieurs formes, et toutes ne sont pas contraignantes au travail. Ne tombons pas dans le handicap émotionnel en enfermant des êtres humains dans des cases qui empêcheraient le déploiement de leurs potentiels.
Voici les différents types de handicaps :
– Le handicap moteur (physique) : perte de l’usage d’un ou de plusieurs membres (tétraplégie, paraplégie…) ;
– Le handicap sensoriel : déficiences visuelles, auditives… ;
– Les maladies invalidantes : troubles articulaires, insuffisances respiratoires, diabète… ;
– Le handicap cognitif : les troubles Dys (dyslexie, dysphasie…) ;
– Le handicap psychique : les déficiences intellectuelles, l’autisme, le retard de langage.
Les grandes entreprises sont généralement bien informées en matière d’intégration de salariés en situation de handicap. Les aménagements pour chaque type de handicap ne sont donc pas difficiles à mettre en place pour elles. En effet, les entreprises de 20 salariés et plus sont soumises à une obligation d’emploi de travailleurs handicapés.
En revanche, les petites structures qui reçoivent en entretien un salarié en situation de handicap manquent souvent de sensibilisation et d’accompagnement à ce sujet.
Comment les entreprises peuvent-elles accueillir les personnes handicapées ?
La première étape est de changer le regard de certains employeurs. Et pour ceux qui ont commencé à cheminer vers la douce idée d’embaucher au sein de leur équipe un salarié handicapé, il existe des moyens pour intégrer au mieux une personne en situation de handicap.
Chez RenÊtre Coaching, nous proposons des interventions sur mesure pour l’intégration de salariés handicapés, alliant coaching et consulting à destination des dirigeants et de leurs équipes. Ces accompagnements peuvent prendre différentes formes : des ateliers (en milieu ordinaire ou adapté), du coaching individuel ou de groupe, des formations, ou encore des conférences.
Ces offres ont pour but de sensibiliser les managers et informer les membres du personnel, pour adopter les bons mots et la bonne attitude. Pour les personnes handicapées, nous les aidons à prendre confiance en eux et à valoriser leur parcours et leur savoir-faire à travers leur savoir-être.
Nous proposons également des questionnaires, ateliers et formations DISC pour améliorer la communication interne, ainsi que des bilans de compétences pour aider les entreprises à se donner les moyens de positionner les personnes handicapées dans un environnement non seulement adapté mais aussi et surtout porteur de sens et de potentialité.
Accueillir une personne en situation de handicap au sein de son entreprise, c’est avant tout l’accepter comme il est, avec ses points forts et ses faiblesses.